Cilaos depuis la Roche Merveilleuse

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Ile de la Réunion

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Vers le cirque de Cilaos, du sentier des Porteurs à la route nationale 5

Cirque de Cilaos
Panorama de l'intérieur du cirque de Cilaos, vu de la sortie nord du tunnel de Gueule Rouge, avec de gauche à droite :  le Petit Bénare, le Grand Bénare, le col du Taïbit, la tête de Chien (Nez de Bœuf), les Trois Salazes, le Gros Morne, la chaîne des Salazes, le Piton des Neiges, le coteau Kervéguen ... et au devant, sur le plateau, Mare Sèche et Cilaos.
Peter Both

<<<  La RN 5, la route de Cilaos est actuellement en travaux, et tout le long du parcours, de nombreux murs de soutènements s'élèvent ... Nous dépassons La Rivière-St-Louis, la croix de jubilé au Ouaki, pour plonger vers Les Aloès - ou L'Aloès, lieu de départ des chaises à porteurs,  l'îlet Rond, l'îlet Furcy et sa passerelle, où l'ancienne Route nationale 5 a retrouvé son nom. Nous atteignons l'ancien îlet à Café, appelé également îlet Fortuné, qui était encore recouvert de magnifiques caféiers en 1863, raconte J. M. Mac Auliffe, l'îlet Long en hauteur de ce qui est appelé maintenant l'îlet Alcide et sa zone de pique-nique, la pente des Sables, le Cap Paille-en-Queue, les rampes du Petit Serré. Le tunnel Violon a disparu, mais on peut toujours admirer les prismes basaltiques sur l'autre rive, tels des cordes de violon, là où le bras de Cilaos fait un coude à angle droit ...puis la caverne Bébête, et la caverne des Salanganes, sur la rive gauche. L'îlet Ti Sel, puis le Cap Rouge, ou Cap Yves, en souvenir d'Yves Lebidan, juge à St-Pierre, dont le cheval fit un écart et tomba dans le fond de la rivière, le malheureux cavalier étant retenu par un olivier, plusieurs dizaines de mètres plus bas, mais mortellement blessé. C'est encore un passage à voie unique, pour arriver enfin au premier tunnel, et la rampe Tassone qui descend vers le Pavillon, où on rentre véritablement dans le cirque, en passant sur les deux passerelles ... sont-elles encore celles inaugurées en 1895 ?

Cilaos ou Silaos ?  
François Mussard
, vers 1750, et Guy de Ferrière, en 1842, écrivent Silaos, qui aurait désigné au début, uniquement la zone de l'entrée du cirque, Pavillon, Trois Bras, Palmiste Rouge (cité par Jules Hermann).

>>>   A la Maison de la Montagne : une authentique chaise de l'époque, avec un goni comme siège, avant la construction de la route (1932), où les porteurs se relayaient tous les deux kilomètres, entre les Aloès (au pied de la Rivière Saint Louis, et Cilaos. Le poids du "client" était divisé par dix, indiquant le nombre de porteurs nécessaires ... Le trajet durait environ sept heures, avec des haltes au Petit Serré, au Pavillon, pour le déjeuner, et à Peter Both, (après l'abandon du sentier par le Cap Noir). François Séry, le dernier porteur de chaise de Cilaos, s'est éteint en décembre 2006 à l'âge de 102 ans. 
Voir la chaise à porteurs après sa restauration

Chaise à porteurs de Cilaos
Puis c'est la remontée vers le Peter Both sur l'arête entre le bras de Cilaos et le Petit Bras, le passage de La Boucle, nous remémorant les péripéties de la jonction des deux équipes travaillant à la construction de la route et le sens pratique d'un ingénieur local, M. Telmar, raccordant les deux bouts - celui étant parti de St-Louis, et celui venant de Cilaos, en leur faisant faire une boucle. Au passage, un regard à l'entrée du sentier Burel, qui va vers Parc à Tortues, Parc à Dennemont, puis l'îlet à Cordes,  et quelques virages plus haut, le départ de l'ancien sentier vers le Cap Noir, la Plate-Forme, (il figure encore sur la carte IGN au 1/100 000 de 1968, mais plus sur les suivantes ...) et enfin Cilaos, par le chemin des porteurs de chaise ...  Voici le Peter Both et son tunnel, creusé à la suite de l'effondrement du passage le contournant, et Palmiste Rouge, à droite, cent mètres plus bas, tandis que des zones cultivées, à flanc de rempart, laissent deviner l'îlet à Calebasse.
Le saviez-vous ? La première auto circulant dans les rues de Cilaos, immatriculée A 25, a été celle d'Auguste Herland, ingénieur des Travaux publics, directeur des Ponts et chaussées, avant même la fin de la construction de la route : elle y avait été amenée démontée, à dos de porteurs, en décembre 1931  ... mais c'est l'auto de M. Telmar, qui la première a ouvert la route St-Louis - Cilaos, de ses propres moyens ! 
Voici le troisième et dernier tunnel, celui qui traverse les couches basaltiques du Morne de Gueule Rouge, où il avait fallu scier le haut de la cage des fauves, coincée, lors de la montée de la caravane d'un cirque ... On passe alors de la vallée du Petit Bras à celle du bras de Benjoin. Côté Cilaos, au dessus de l'entrée du tunnel, vous remarquerez la pierre gravée 1932, même si l'existence d'un tunnel est déjà décrite par Jean-Marie Mac Auliffe (1900) et Charles Leal (1877).
A la sortie, un nouveau panorama s'ouvre aux yeux, celui de la totalité du cirque (photo du haut de page). Descente vers le pont sur le Bras de Benjoin, pour mieux remonter ensuite vers Mare Sèche et enfin Cilaos ...
Carte de l'île en relief

<<<  La carte de la Réunion en relief, dans l'entrée, offre une vision globale de l'île. Une petite rénovation serait cependant nécessaire, notamment le remplacement de quelques ficelles indiquant les sentiers.

>>>  En face de la Maison de la Montagne, n'oubliez pas de rendre visite à Mlle Patel, au Magnolia ... Un accueil sympathique, et des prix imbattables, broderies de Cilaos, vins, tee-shirts ... 
Un détour s'impose également à la boulangerie au coin sud de la place de la mairie : pain au maïs, sablés, "pétards" au chocolat, rochers coco ...
>>> Le Grand Hôtel, construit vers 1938, devenu ensuite l'Hôtel des Thermes, a perdu sa splendeur d'antan, et désormais propriété du Département, il attend toujours sa renaissance ...

Cilaos ... dans les années 70

Hôtel des Thermes à Cilaos (2005)
Maison du Père Ritter

<<<   La maison du Père Ritter, à proximité de l'ancien séminaire, devenu l'auberge du Hameau,  accueille également un écomusée au rez-de-chaussée.

Sources diverses, à lire impérativement : 
Le guide touristique de Cilaos
de Victor Petit de la Rhodière (1978, NID), 
Cilaos pittoresque et thermal
de Jean-Marie Mac-Auliffe (1902, réédité en 1996, Azalées Éditions),
Guide pittoresque et historique de Cilaos (1996, Azalées Éditions) de Jules Bénard
et Voyage à la Réunion de Charles Leal, (1877) 
qui comportent tous, entre autres témoignages, des récits de séjour à Cilaos, avec la description du voyage en chaise depuis Les Aloès, à différentes époques ... 
(en prêt à la médiathèque de St-Pierre).

Le sentier  
Le gouverneur De Hell, en 1836, chargea Guy de Ferrière, directeur des travaux, et M. Lambert, conducteur, de tracer un sentier vers les sources. Les travaux durèrent jusqu'en 1845. Après le Pavillon, ce premier tracé du sentier passait à l'ouest, par le Cap Noir. Mac Auliffe parle en 1901 de la nouvelle route, par le Peter Both, pour éviter les tunnels et les éboulements, décrits par Charles Leal en 1877. Il regrette que le tracé par le Cap Noir ait été abandonné, car le voyage était plus court d'une heure par cette voie, et indique que les habitants de Cilaos viennent de signer une pétition pour son rétablissement, sans suite à ce jour ...
Il signale également que le dernier gouverneur, M. Beauchamp, (en 1900) a voulu entreprendre une route carrossable depuis L'Aloès, mais qu'il a dû abandonner, les travaux étant trop coûteux ... Avant la première guerre, puis après, le sénateur Léonus Bénard va faire étudier la faisabilité d'un passage par le Bras Sec, le coteau Kervéguen, pour aboutir près des sources Reilhac, mais les contraintes techniques étaient trop fortes. 
La route
Les ingénieurs vont discuter longuement du tracé, par le Cap Noir ou par le Peter Both et le Palmiste Rouge. En 1924, quelqu'un va même reproposer un passage par la Plaine des Cafres et les travaux ne vont réellement commencer qu'en 1927. La route a été ouverte officiellement en novembre 1932, après cinq ans de travaux, les véhicules ne devant pas avoir plus de 4,50 m de long, 1,60 m de large et peser plus de 1,8 tonne. La route ne sera goudronnée qu'en 1960. La jonction Bras Sec - Palmiste Rouge, permettant d'effectuer une boucle, n'aura tenu que quelques années ...  Périodiquement, on reparle du tracé à flanc de rempart, ou même du percement d'un tunnel reliant Palmiste Rouge et l'Entre-Deux ...

>>> Après avoir dépassé l'ancienne maison de Mme Bébé, Mme Francia, vous pourrez emprunter le sentier des Porteurs, dont les marches en pierre coupent les lacets, descendant doucement vers les anciens Thermes, avec la vue sur le Bonnet Carré, au-dessus de nous, et la Chapelle, le piton de Sucre, vers l'îlet à Cordes. Songez à Charles Leal, qui a raconté avoir effectué plusieurs fois le trajet de nuit, à la seule lueur de la lune ...

Du sentier des Porteurs
Anciens thermes de Cilaos (2005)

<<<   Les anciens Thermes, datant de 1897, sur le bord du bras des Etangs, ont été reconstruits après le cyclone de 1948. Auparavant, du temps de Charles Leal, six baignoires naturelles avaient été creusées dès 1839, dans le lit du bras des Étangs, et avaient été surmontées de paillotes, alors que les sources chaudes sourdraient de la rive droite. Un arrêté du 8 août 1866 du maire de St-Louis, A. de V. de la Nardière, fixait la durée du bain à deux heures !  Certes cette durée comprenait alors le temps de vider et de re-remplir la baignoire, mais à cette époque, on avait le temps de se délasser ! Il est à signaler que la baignoire n° six doit être laissée libre à toute réquisition, elle est "réservée pour les hautes autorités administratives de passage à Cilaos" ...

>>>   Non loin, à gauche, le captage des sources Irénée, Véronique et du Docteur Manès, où l'on pouvait encore descendre et librement remplir ses bidons il y a une dizaine d'années.  En poursuivant votre chemin quelques dizaines de mètres en aval, vous suivez un ruisseau d'une eau étonnamment chaude, qui se déverse dans un bassin du bras des Étangs, dont les parois, brunies, témoignent de la présence de fer

Bras des Etangs
La date de la découverte officielle des sources thermales ? 
Si la présence des sources a dû être connue des marrons et des chasseurs dès le 18è siècle, la plupart des auteurs situent leur découverte vers 1815, alors que Mac Auliffe indique que Louis Héry la note vers 1828, en signalant qu'elles étaient déjà connues du temps du gouverneur Milius (1818- 1821), qui charge dès 1819 le botaniste Bréon, naturaliste du roi et Sénac, médecin à St-Louis, d'explorer une des sources. Les échantillons seront envoyés en France et les résultats seront publiés en 1829 dans le Dictionnaire des sciences médicales. Tous les livres s'accordent pour en attribuer la paternité à Paulin Técher, chasseur de cabris ...
Bois de chapelet

<<<  De nombreux pieds de bois de chapelet jalonnent le sentier, aux grappes caractéristiques ...
Vous pouvez poursuivre par le GR R2, en dominant le Bras des Étangs,  jusqu'à la Source Piment, aujourd'hui ensevelie, et la cascade du Bras Rouge (environ une heure de marche).

Entre Cilaos et Mafate, sur l'arête, le col Choupette

Au-dessus du Pavillon, route de Cilaos
Dans la montée entre le Pavillon et le Peter Both, vers le Sud-ouest

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photos a. m.
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