L'île s'agrandit de deux hectares


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Eruption d'août 2004 - L'île s'agrandit de deux hectares ...

Vendredi 27 août 2004, entre 10 et 15 heures ... Depuis deux jours, la coulée a atteint la mer, à la pointe du Grand Brûlé (quai Neuf). Le panache de vapeurs est visible de plusieurs kilomètres... Le temps de se garer, le bord de mer est atteint en moins de 20 minutes, par un chemin de trois mètres de large (c'était le chemin d'accès de l'ancienne décharge municipale de Ste-Rose !), qui se prolonge par un sentier d'un mètre cinquante de large, parallèle à la coulée, à une dizaine de mètres. Les agents de l'ONF y sont présents, et font un remarquable travail pédagogique. En passant, par exemple, vous pourrez apprendre comment reconnaître infailliblement le "bois de rempart", autrement dénommé "bois de belle-mère" ... il suffit de vérifier la présence des "deux traces de ski" de chaque côté de la nervure centrale !

	Vue prise de la route, à l'entrée nord de l'Enclos, vers le sud. La traînée noire au milieu est la coulée de janvier 2002, qui a nécessité le déplacement d'urgence de "la Vierge au parasol". Cette coulée avait atteint la mer, créant une nouvelle "plage" de sable noir, dont la pointe s'avance en mer. Au fond, à gauche, la pointe du Tremblet, le bord sud de l'Enclos. La coulée d'août 2004 Les tunnels de lave de la coulée 2004

Le front des laves avance progressivement dans l'océan, mais la mer commence aussitôt son patient travail d'érosion. Elle arrache déjà des scories, qui vont flotter un instant à la surface de l'eau, encore rougies, pour sombrer parfois plusieurs mètres au large. Vues prises du nord du quai Neuf, vers le sud.
	Il est nécessaire d'attendre parfois plusieurs minutes pour saisir l'instant fugitif où les vagues se retirent, et laissent entrevoir le front de lave écarlate qui se déverse sur le sable noir, au milieu des vapeurs, qui, portées par un vent de nord-est, sont déportées vers la plate-forme en construction, en épargnant les spectateurs !
La cascade de laves qui s'écoulait de la falaise tôt le matin du jeudi 26 août, est désormais figée. L'avancement du front de la coulée permet de découvrir à l'arrière une plate-forme estimée à 2 ha, formée en deux jours ...

	Sur le quai Neuf, des fumerolles soufrées apparaissent, se glissant entre les anfractuosités des roches d'une coulée ancienne, et témoignant d'une intense activité en sous-sol ... Certains vont s'éloigner rapidement, pris de quintes de toux. <<< Au premier plan, le bord de la falaise du quai Neuf, au basalte vieilli noir, au fond, plus claire, la plate-forme créée depuis deux jours ...
Une partie de la coulée a suivi le lit d'une ravine, et est donc tout naturellement arrivée à la mer, au sud du quai Neuf ...
	La végétation, qui avait colonisé les coulées anciennes, va devoir inlassablement recommencer son travail. Les filaos sont terrassés tour à tour, les plus vieux résistant un peu plus longtemps, pour finalement se coucher, brisant net les autres dans leur chute, et provoquer une nouvelle flambée ...

Même si la surface noircie semble figée, de loin, la lave circule toujours, par-dessous, bien fluide, et gare à celui qui voudrait s'aventurer sur cette croûte fragile
	<<< La matière en fusion est là, toute proche, et une simple branche de goyavier va percer le tunnel de lave. Dommage de ne pas avoir amené la marmite pour faire réchauffer le cari !
Sur la plate-forme, au débouché de la ravine, le fleuve de lave s'est étalé, mais les points rougeoyants à sa surface indiquent que la coulée est toujours active et qu'elle alimente le front situé maintenant à presque une centaine de mètres à l'est ... La coulée d'août 2004 semble différente des coulées des années précédentes : ce n'est pas un mur de "gratons", du type "aa", mais un fleuve de laves cordées, lisses, "pahoehoe".
	Il est toujours fascinant d'essayer de travailler la matière brute, avec les instruments trouvés sur place, les nombreuses perches de bois de goyavier aux extrémités noircies, sont là pour en témoigner ...mais travailler au-dessus de la lave en fusion, cela vous boucane !

Procurez-vous à la Maison du Volcan et dans les Offices du Tourisme le dépliant édité par la préfecture de la Réunion, en partenariat avec l'Observatoire volcanologique, la gendarmerie et l'ONF : *Piton de la Fournaise, conseils et prévention,* qui présente les dangers et les consignes de randonnées, les différentes phases d'alerte, des conseils, des chiffres-clés et les numéros de téléphone à retenir.
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